mercredi 28 décembre 2011

Je sais, je me fais discrète!!!

Vacances de Noël des enfants oblige, ainsi que les miennes - vive la construction!, je prends ça très mollo depuis vendredi dernier. Entre les partys de nos familles respectives, mon mari travaille et moi, je suis ici avec mes filles. Au menu: bricolage, cuisine, films, traîner en pyjama jusqu'à tard en avant-midi, jeux extérieurs. Souvent, les filles sont chacune dans leur chambre et elles jouent avec leurs figurines de Pet Shop et de Fraisinette durant des heures!
C'est pour cela qu'il y a moins d'interventions sur le blog. De toute façon, je n'aurais pas grand chose à y dire. Je ne peux pas être plus relax que ça.
Je dois par contre avouer avoir très hâte à mon prochain rendez-vous de thérapie. En sauter un, ça paraît. On dirait que c'est devenu vital. C'est bon signe je trouve.
Je vais donc en profiter pour souhaiter à tous et toutes mes meilleurs voeux pour 2012, et que ceux qui vivent la même chose que moi trouvent en cette nouvelle année une sérénité qu'ils n'ont pas connue depuis longtemps. Oh oui, je vous le souhaite très fort!!

mercredi 21 décembre 2011

Oups... Petit blues de fin d'après-midi.

J'avais rendez-vous avec ma thérapeute ce soir, vers 6h.
Étant donné le superbe verglas tombant dehors, elle a téléphoné pour reporter notre rendez-vous. Ça n'ira qu'au 11 janvier... C'est loin...
J'en avais tellement besoin de mon rendez-vous, pour partager toutes mes belles avancées, mais pour parler aussi de choses qui me tracassent.
Ça me rend franchement triste... :(

lundi 19 décembre 2011

Et les enfants dans tout ça?

Les enfants sont de vraies petites éponges. En tout cas, mes filles en sont. Ma plus jeune, en particulier: déjà bébé (vers 8 mois), elle vivait au travers nos émotions. Inutile de dire que c'est elle qui a été la plus affectée par mon trouble.
Si je compare le mois qui vient de s'écouler avec le mois de septembre, c'est le jour et la nuit.
En septembre, j'étais un monstre: tantôt colérique, tantôt accablée d'une tristesse infinie au point de ne même pas me lever de mon lit. Je dormais, dormais, dormais... Je ne savais pas dominer mes émotions, et en plus, je ne savais pas ce qui se passait dans mon corps. Les enfants le ressentaient et avaient les comportements en conséquence. Ils avaient moins d'entrain, moins de joie, moins de ce petit pétillant qu'elles avaient toujours eu dans les yeux. Sans compter qu'elles étaient souvent tristes parce que je les chicanais pour des riens...
Aujourd'hui, avec la médication, la thérapie et le contrôle de moi-même, je vois une énorme différence. Cela a malheureusement laissé des traces sur ma plus jeune (qui est suivie en psycho depuis quelques semaines...) mais en gros, il y a toute une amélioration, notamment sur leur humeur. J'ai plus d'énergie pour m'occuper et jouer avec elles, alors le pétillant est de retour dans les beaux grands yeux bleus de mes deux filles...
N'est-on pas le modèle le plus primant pour nos enfants? J'en ai maintenant la preuve. Leurs amis à l'école peuvent bien les influencer, mais jamais comme nous, leurs parents. En entrant dans la maison, il se dégageait une aura négative. Plus maintenant.
J'ai toujours besoin de ma sieste chaque jour, c'est vrai. Mais je le vois comme un réel besoin et non un caprice, sinon je deviens moins fonctionnelle, je perds plus rapidement patience, etc... Elle m'est donc nécessaire.
Si vous croyez qu'un ou plusieurs de vos enfants peuvent être affectés par votre trouble anxieux, n'hésitez pas à le faire consulter un psychologue privé ou même celui de l'école. Ça ne peut être que bénéfique pour eux!

jeudi 15 décembre 2011

Il n'y a pas que les victoires dans cette aventure...

Je parle plus souvent qu'autrement de mes petits bonheurs et de chacune des aussi minimes soient-elles petites avancées que je fais au cours des semaines.
Hier, malheureusement, j'ai fait un bond vers l'arrière.
Bouclette avait une activité de Noël à sa prématernelle. Il y a une bonne quinzaine de minutes de route à faire si on prend l'autoroute. Un bon 10 minutes de plus si on prend un chemin alternatif.
Alors je pars de la maison, en me disant que tout ira bien, en misant sur tous les côtés positifs de la chose (vous allez rire, mais je me dis fréquemment qu'à 1,27$ le litre d'essence, je suis bien mieux sur l'autoroute!!). Rendue devant la boucle d'entrée, je fige. Raide. Je me tasse sur le côté, arrête le camion. Ne parle plus et ne bouge plus.
- Qu'est-ce qu'il y a, maman? demande Bouclette...
- Rien Bouclette, maman réfléchit si on a rien oublié...
Piètre maman que je suis. J'ai menti, première des choses. Ensuite, je n'ai pas su affronter ma peur. Quelques larmes ont coulé de mes yeux. Je le voyais comme un échec.
C'en est un, c'est vrai, comme mon mari m'a dit quand je l'ai téléphoné (et en continuant péniblement vers un autre chemin...), mais si je n'étais pas prête, rien ne dit que je ne le serai pas aujourd'hui. Rien ne dit que je ne me maîtriserai pas mieux demain. Et il a terminé en disant:
- Si tu as besoin que je te suive ou que je sois devant les premières fois, on le fera, ça finit là!
AAAAHHHHH que je l'aime! Être entouré des bonnes personnes dans cette réhabilitation est si important!
Aujourd'hui est un autre jour. Demain aussi. Qui sait, peut-être y arriverai-je?

lundi 12 décembre 2011

Deuxième victoire en quatre jours!

J'ai négligé mon blog cette fin de semaine. Opération aux yeux chez Lasik MD de mon mari oblige! Le pauvre ne pouvait plus se passer de moi, menacant de se la péter solide à chaque pas qu'il faisait dehors parce qu'il était aveuglé par le soleil, et n'ayant pas le droit de conduire.
Un autre petit moment de bonheur - banal pour certains, énorme pas en avant pour moi! J'ai réussi à franchir un autre troncon de l'autoroute, ce qui m'amène à un total de 23km parcourus en une seule fois (pont inclus!)
Même si votre peur ne réside pas dans la conduite automobile, fixez-vous de petits objectifs à la fois. S'en fixer de trop grands, et ne pas les réussir, peut mener à un véritable échec et un découragement sans fin. Oui, je me répète! Mais je me rends compte à quel point la désensibilisation 'petit à petit' fonctionne pour vrai!
Maintenant, mon prochain but, c'est de m'en aller vers Montréal. Kilomètre par kilomètre, je vais y arriver!
Et je parlerai bientôt de l'aspect physique et émotionnel que l'anxiété apporte et ce que la médication et la thérapie peut changer à ceux-ci!

jeudi 8 décembre 2011

Ma petite victoire du jour

En allant chez le pédiatre avec Bouclette ce matin, je me suis rappelé que j'avais un petit 'devoir' à faire, soit affronter le pont de ma ville, que je n'avais pas pris depuis au moins un an.
Étant donné qu'il fait partie de l'itinéraire le plus court afin de m'y rendre... Je me suis donné un bon coup de pied au derrière.
Je ne dis pas les palpitations et les sueurs que j'ai ressenties à l'approche du pont, mais je me suis ressaisie en me disant: Voyons donc! Je prends ce pont depuis que j'ai 16 ans et il n'est JAMAIS rien arrivé!
La peur peut être si irrationnelle et démesurée parfois.
J'ai foncé. Puis je l'ai traversé. Oh surprise! J'étais en vie de l'autre côté, oui oui! Et je l'ai même retraversé au retour! Ce qui donne au total, en 2 semaines, 8km d'autoroute et de pont à ajouter à mes petites victoires quotidiennes.
Si j'ai réussi à faire ça, qu'est-ce qui m'empêche de faire le reste?
Et voilà pour ma petite victoire du jour. Il n'en tient qu'à vous de suer et de palpiter un tout petit peu afin de vaincre ce qui vous effraie le plus, peu importe ce dont il s'agit ;)
Puis je continue mes lectures. Elles me rejoignent plus ou moins, du moins pour le moment, mais en partageant mon résumé ici, je suis certaine que j'en aiderai certains :)

mardi 6 décembre 2011

Les petits pas

Il est important d'avancer un pas à la fois, de régler une chose à la fois. Si l'on veut régler tous nos problèmes en même temps, on échouera, on se découragera et on aura surtout pas envie de réessayer!
J'ai commencé avec quelque chose de simple et complexe tout à la fois: la thérapie. Celle-ci peut être donnée par un psychologue ou un travailleur social. Dans mon cas, je fais affaire avec une travailleuse sociale, L. On peut aussi faire affaire avec le CLSC de notre région, comme point de départ.
C'est simple d'appeler et prendre un rendez-vous. Mais c'est une véritable tempête en nous qui se déclare lorsqu'on arrive à ce dit premier rendez-vous, croyez-moi...
Et finalement? Cela n'a rien d'épeurant. J'en suis à 3 rencontres avec L.. Ma quatrième est planifiée pour lundi prochain, en après-midi. J'aime ces rencontres.
Je les aime non seulement parce que L. fait un travail extraordinaire et m'aide à faire tout un cheminement sur moi-même, mais aussi parce que je constate tout le parcours déjà fait en seulement 3 rencontres. Bien sûr, la médication aide, mais le reste, c'est moi qui le travaille! J'ai appris à relaxer, à réviser mes priorités, à éliminer des sources d'anxiété négatives dans ma vie. J'ai recommencé à prendre l'autoroute, ma bête noire. J'ai des livres à lire (que je m'en vais d'ailleurs chercher tantôt à la bibliothèque - je noterai les titres et le nom de l'auteure dans un prochain billet!), bref, en si peu de temps, j'ai cheminé beaucoup et j'en suis très fière. Et L. me le dit à chaque rencontre, ce qui renforce encore plus cette fierté.
Mais ce n'est pas parce que ça va mieux qu'il faut abandonner! Je dois poursuivre cette thérapie jusqu'à la toute fin! Beaucoup de gens se diraient: je vais mieux, pourquoi continuer? Je suis assez outillé pour m'aider moi-même! Non. Erreur à ne pas faire. Poursuivre cette thérapie jusqu'au bout est la seule option envisageable pour réussir à vaincre son anxiété. Et je suis bien déterminée à le faire!

jeudi 1 décembre 2011

La clé du soulagement - se fixer des objectifs rapidement

Plus on tarde à consulter lorsque l'on ne va pas bien (comme je l'ai fait, malheureusement...), plus le soulagement est difficile à atteindre. Bien sûr, il y a des exceptions à la règle, des gens qui remonteront plus rapidement la pente même s'ils ont consulté sur le tard, mais bon.
Docteur V. m'a recommandé de suivre une thérapie afin d'apprendre à bien vivre avec ma maladie. Sur le coup, je n'y ai pas prêté attention, croyant que comme je n'étais pas bipolaire, mon 'problème' était plus léger. Puis l'idée a fait son bout de chemin tranquillement. À force de regarder la requête qu'il m'avait remplie afin d'aller la porter à l'accueil psychosocial de mon CLSC, je me suis dit que ce ne serait pas une mauvaise chose que d'y aller...
Début novembre. Il est 18h. Je décide, maintenant et tout de suite, d'aller porter ma requête au CLSC. Surprise, on peut déjà me recevoir afin de me questionner pour bien cibler mes besoins. Je rencontre A., une travailleuse sociale merveilleuse, elle-même atteinte du même mal que moi. Elle m'offre plusieurs possibilités, notamment une thérapie de groupe, et me donne quelques trucs afin de minimiser les anxiogènes qui m'entourent. Je m'inscris à la liste d'attente pour la thérapie de groupe, mais elle m'avise que cela peut prendre un certain temps avant que le groupe se complète et que la thérapie commence.
Je sens que j'ai besoin d'aide plus rapidement. Je me sens soudainement plus à l'écoute de moi-même. Je pense qu'en 4 ans, c'était la première fois que j'écoutais réellement mes signaux de détresse!!
Mon mari découvre qu'à son travail, il y a le service d'aide aux employés. En les téléphonant, j'apprends que j'ai droit à 12h de consultation avec un professionnel figurant à leur bottin. Surprise! Il y en a un à 10 minutes de chez moi! L. me rappelle rapidement et me fixe un rendez-vous pour la semaine suivante.
Ce fut un rendez-vous très difficile. Étaler exactement tout ce qui s'est déroulé dans les 4 dernières années, c'est faire remonter beaucoup d'émotions négatives et, ironiquement, très libérateur à la fois. L. m'écoute patiemment, me questionne, observe mon langage non-verbal. J'étais tendue comme un élastique sur le point de briser tellement il est étiré.
Ce qu'il y a à retenir de cette visite, et c'est probablement ce que toute personne retiendra lors de sa première visite chez un thérapeute, c'est que notre société de performance et de consommation nous incite toujours à nous en mettre plus sur les épaules. J'essayais de faire des journées de 36h alors qu'il n'y en a que 24 dans une journée. J'ai dû apprendre à compartimenter ma vie, à tasser l'inutile, à me centrer sur ce qui était réellement des besoins. J'ai aussi dû apprendre à relaxer, à prendre du temps pour moi et ce, chaque jour. SANS EXCEPTION. Ou presque. Depuis, la lavande et le poste que je trouvais tellement quétaine Galaxie Nature sont mes meilleurs amis. Ce sont deux petites choses très anodines et peu coûteuses, mais qui ont fait une différence énorme sur mon humeur, mon sommeil et ma façon d'être.
Quoique des fois, Pantera, ça relaxe aussi, mais dans un autre sens!! ;)

mercredi 30 novembre 2011

Le premier message est toujours le plus difficile à écrire...

Bonjour à tous,
Je me nomme Julie, j'ai 28 ans, bientôt 29. Je suis l'heureuse maman de Blondinette, qui a 6 ans et demi et de Bouclette qui en aura bientôt 5.
J'ai commencé ce blog parce que je sais à quel point le trouble d'anxiété peut empoisonner la vie et à quel point aussi nous pouvons se sentir seuls face à cette maladie. J'espère rejoindre le plus de gens possibles afin de leur démontrer le contraire et leur montrer comment, quotidiennement, j'arrive à vivre avec celui-ci. Et que c'est possible de le faire.
J'ai toujours été une personne choyée par la vie et les gens qui l'entouraient jusqu'à ce que, suite à la naissance de Bouclette, en 2007, je souffre d'une dépression post-partum. Il n'a duré que 9 mois, et une fois ce mauvais moment passé, j'ai cru que tout était enfin terminé. Que ma vie redeviendrait telle qu'elle était avant
Petit à petit, cet espoir s'est effondré.
J'ai toujours été une femme téméraire au volant. Pas du genre à rouler 180 km/h ni à dépasser à droite, mais plutôt à ne pas avoir peur d'aller où je veux, des conditions climatiques ou d'autres choses qui pourraient survenir en cours de route. Rouler dans 4 pieds de neige? Aucun problème!! Mais tout cela a bien changé...
En 2008, j'ai fait une énorme crise de panique sur le pont Champlain, en plein milieu d'un bouchon de circulation. Le genre de crise qui donne l'impression que l'on va mourir d'ici les prochaines minutes. En sueurs et en larmes, j'appelle mon mari. Sa voix suffit à me rassurer. Mais cela ne durera pas.
Quelques semaines plus tard, les crises se multipliant, je cesse de prendre les autoroutes, n'utilisant que les voies secondaires. Puis comme je faisais des crises même sur les voies secondaires, j'ai cessé de les prendre, abandonnant par le fait même le cours de guitare que je venais de commencer à prendre parce que je ne pouvais plus m'y rendre. Au plus creux de mon mal, j'avais même de la difficulté à aller reconduire mes petites filles à la garderie, à 5 minutes de chez moi, tellement j'avais le souffle coupé par la terreur.
La vie m'en voulait. J'en voulais aussi à la vie. Pourquoi mériterait-t'elle d'être vécue si elle m'ampute de ce que j'aime le plus faire au monde (ou à tout le moins, qu'elle me prive de quelque chose que je dois absolument faire)?
L'idée du suicide s'est pointée dans mon esprit. Mais, la lucidité l'emportant sur la folie, je n'ai rien fait. J'aurais laissé deux gamines de 3 ans et d'un an sans maman. Un mari sans épouse. Des amis et une famille éplorés par ma disparition.
Visite chez le médecin. Diagnostic: rechute de dépression.
J'ai joué au yoyo avec les retours à la normale et les rechutes jusqu'à tout récemment, en septembre. Ayant atteint un creux assez historique de mon humeur, étant devenue désagréable, irritable, impatiente, nommez-les tous, je retourne à nouveau consulter. On me fait des prises de sang, on me questionne. Le bilan est long et le diagnostic met peu de temps à tomber: je suis bipolaire. Docteur B. me prescrit du lithium qui, apparamment, changera ma vie.
Oooooh oui, elle l'a changé! En 9 jours, j'avais engraissé, je n'avais plus de lucidité, ni de mémoire, et je vomissais 3 fois par jour. Je retourne voir Docteur B. Le lithium ne me fait pas, il me prescrit de l'Epival. Je lis sur les effets secondaires de l'Epival: oh mon Dieu! Ils sont pires que ceux du lithium!
Je pleure, je ne veux pas prendre cela...
Je consulte Docteur V. Une perle. Un médecin extraordinaire et expertisé en maladie mentale. Il me questionne en long et en large, durant près d'une heure. Puis d'une voix candide, il me dit: 'Tu n'es pas bipolaire'. Je m'effondre de soulagement dans son bureau et je pleure, enfin, je vais savoir ce que j'ai exactement...!
''Tu souffres d'un trouble anxieux'.
Juste ça?
Mmmm. 'Juste' ça. Je m'étais avancée très rapidement là-dessus. Apprendre à vivre avec un trouble anxieux n'est pas une mince chose. Et ceux qui en souffrent, vous le savez aussi bien que moi. C'est par le biais de ce blog que je raconterai mes hauts, mes bas, mes petites victoires et mes déceptions. Je crois que pour aujourd'hui, c'est un bon début! :)