mercredi 30 novembre 2011

Le premier message est toujours le plus difficile à écrire...

Bonjour à tous,
Je me nomme Julie, j'ai 28 ans, bientôt 29. Je suis l'heureuse maman de Blondinette, qui a 6 ans et demi et de Bouclette qui en aura bientôt 5.
J'ai commencé ce blog parce que je sais à quel point le trouble d'anxiété peut empoisonner la vie et à quel point aussi nous pouvons se sentir seuls face à cette maladie. J'espère rejoindre le plus de gens possibles afin de leur démontrer le contraire et leur montrer comment, quotidiennement, j'arrive à vivre avec celui-ci. Et que c'est possible de le faire.
J'ai toujours été une personne choyée par la vie et les gens qui l'entouraient jusqu'à ce que, suite à la naissance de Bouclette, en 2007, je souffre d'une dépression post-partum. Il n'a duré que 9 mois, et une fois ce mauvais moment passé, j'ai cru que tout était enfin terminé. Que ma vie redeviendrait telle qu'elle était avant
Petit à petit, cet espoir s'est effondré.
J'ai toujours été une femme téméraire au volant. Pas du genre à rouler 180 km/h ni à dépasser à droite, mais plutôt à ne pas avoir peur d'aller où je veux, des conditions climatiques ou d'autres choses qui pourraient survenir en cours de route. Rouler dans 4 pieds de neige? Aucun problème!! Mais tout cela a bien changé...
En 2008, j'ai fait une énorme crise de panique sur le pont Champlain, en plein milieu d'un bouchon de circulation. Le genre de crise qui donne l'impression que l'on va mourir d'ici les prochaines minutes. En sueurs et en larmes, j'appelle mon mari. Sa voix suffit à me rassurer. Mais cela ne durera pas.
Quelques semaines plus tard, les crises se multipliant, je cesse de prendre les autoroutes, n'utilisant que les voies secondaires. Puis comme je faisais des crises même sur les voies secondaires, j'ai cessé de les prendre, abandonnant par le fait même le cours de guitare que je venais de commencer à prendre parce que je ne pouvais plus m'y rendre. Au plus creux de mon mal, j'avais même de la difficulté à aller reconduire mes petites filles à la garderie, à 5 minutes de chez moi, tellement j'avais le souffle coupé par la terreur.
La vie m'en voulait. J'en voulais aussi à la vie. Pourquoi mériterait-t'elle d'être vécue si elle m'ampute de ce que j'aime le plus faire au monde (ou à tout le moins, qu'elle me prive de quelque chose que je dois absolument faire)?
L'idée du suicide s'est pointée dans mon esprit. Mais, la lucidité l'emportant sur la folie, je n'ai rien fait. J'aurais laissé deux gamines de 3 ans et d'un an sans maman. Un mari sans épouse. Des amis et une famille éplorés par ma disparition.
Visite chez le médecin. Diagnostic: rechute de dépression.
J'ai joué au yoyo avec les retours à la normale et les rechutes jusqu'à tout récemment, en septembre. Ayant atteint un creux assez historique de mon humeur, étant devenue désagréable, irritable, impatiente, nommez-les tous, je retourne à nouveau consulter. On me fait des prises de sang, on me questionne. Le bilan est long et le diagnostic met peu de temps à tomber: je suis bipolaire. Docteur B. me prescrit du lithium qui, apparamment, changera ma vie.
Oooooh oui, elle l'a changé! En 9 jours, j'avais engraissé, je n'avais plus de lucidité, ni de mémoire, et je vomissais 3 fois par jour. Je retourne voir Docteur B. Le lithium ne me fait pas, il me prescrit de l'Epival. Je lis sur les effets secondaires de l'Epival: oh mon Dieu! Ils sont pires que ceux du lithium!
Je pleure, je ne veux pas prendre cela...
Je consulte Docteur V. Une perle. Un médecin extraordinaire et expertisé en maladie mentale. Il me questionne en long et en large, durant près d'une heure. Puis d'une voix candide, il me dit: 'Tu n'es pas bipolaire'. Je m'effondre de soulagement dans son bureau et je pleure, enfin, je vais savoir ce que j'ai exactement...!
''Tu souffres d'un trouble anxieux'.
Juste ça?
Mmmm. 'Juste' ça. Je m'étais avancée très rapidement là-dessus. Apprendre à vivre avec un trouble anxieux n'est pas une mince chose. Et ceux qui en souffrent, vous le savez aussi bien que moi. C'est par le biais de ce blog que je raconterai mes hauts, mes bas, mes petites victoires et mes déceptions. Je crois que pour aujourd'hui, c'est un bon début! :)